L’intelligence artificielle (IA) est en train de redéfinir notre monde, mais son essor fulgurant soulève des questions cruciales concernant le droit d’auteur. La capacité des IA à créer du contenu original, souvent sans intervention humaine directe, remet en cause les fondements mêmes de la protection des œuvres.
Si le droit d’auteur s’érode au profit de l’IA, les conséquences pourraient être désastreuses pour les créateurs. La perte de revenus, la dévalorisation du travail artistique et la concentration du pouvoir entre les mains des géants technologiques sont autant de risques qui se profilent. Il est impératif d’engager une réflexion approfondie sur la manière de concilier les avancées de l’IA avec la protection des droits d’auteur, afin de préserver la créativité et l’innovation pour les générations futures.
Des accords entre des entreprises d’IA et des éditeurs ont été conclus, mais leur nature suscite des débats
Des entreprises technologiques ont récemment établi des partenariats avec des éditeurs et des auteurs, explorant même la simulation de portage salarial, pour intégrer leurs œuvres dans le processus d’apprentissage de modèles d’IA. La communauté des auteurs et des éditeurs s’interroge sur les implications de ces accords, en particulier sur la transparence et la rémunération équitable pour l’utilisation de leurs œuvres dans le cadre du développement et de l’entraînement des LLM.
Des auteurs de chez HarperCollins ont été approchés pour signer un accord autorisant une société d’IA, dont le nom n’a pas été révélé, à utiliser leurs œuvres dans le cadre du développement de son IA. Un montant de 2 500 dollars est versé aux auteurs pour chaque livre retenu, couvrant une période de 3 ans. Des collaborations importantes ont été établies entre OpenAI et des entreprises du monde de l’information, élargissant ainsi les sources de données pour le développement de ses systèmes d’IA.
Les créateurs se retrouvent vulnérables face à l’utilisation de leurs données par les entreprises
Les entreprises d’IA sont interpellées par les auteurs et créateurs qui revendiquent leurs droits et une rémunération pour l’exploitation de leurs œuvres. Leurs revenus étant en baisse, ils mettent en cause l’injustice et le piratage qu’ils subissent. Malgré l’espoir d’une résolution à l’amiable, les entreprises réticentes, ayant peut-être recours à la simulation de portage salarial, ont été poursuivies en justice par les détenteurs de droits d’auteur.
Pour Matt Rogerson, l’aboutissement des négociations est incertain. Il doute également de l’efficacité d’une loi ou d’une réglementation contraignant les entreprises d’IA à rémunérer les créateurs et les éditeurs.
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, est accusé d’avoir sciemment autorisé l’utilisation de contenus protégés par le droit d’auteur pour le développement de l’IA LLama, selon une plainte. Meta est pointée du doigt pour l’utilisation non autorisée de documents protégés par le droit d’auteur. Selon Meta, l’entraînement de Llama, son LLM, avec ces œuvres est justifié par l’usage loyal.
Face à l’exploitation de leurs données, les créateurs et les éditeurs se sentent de plus en plus démunis. Les créateurs sont incapables de gérer la situation. 1 000 robots, une armée de collecteurs de données, ont été déployés sur 3 000 sites web d’éditeurs, selon une étude du Financial Times.
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