La Chine accentue son soutien au secteur des semi-conducteurs

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Une troisième phase du fonds d’investissement dédié à l’industrie des semi-conducteurs, baptisé Big Fund, a été lancée en Chine. L’initiative vise à appuyer le secteur qui souffre de sanctions mises en place par les États-Unis. Elle devrait aussi servir au développement de l’Intelligence artificielle, dont la conception requiert des puces électroniques, dans le pays.

Les sanctions américaines visant les entreprises basées en Chine continuent de se multiplier. Dans le secteur des semi-conducteurs, le pays rencontre pour cette raison une baisse de capacité en matière de production et d’exportation. Les États-Unis sont, de surcroît, parvenus à convaincre le Japon et les Pays-Bas à adopter des mesures similaires, ce qui a davantage pénalisé Pékin. Jusqu’alors, ce dernier bénéficiait d’un partenariat avec Tokyo Electric et ASML. L’entreprise japonaise fabrique les machines indispensables avant et après le processus de gravure. La firme néerlandaise représente, quant à elle, le leader mondial d’appareils de photolithographie. En réaction, le gouvernement chinois s’est doté d’un fonds d’investissement consacré aux puces électroniques.

Les banques se mobilisent au côté de l’État

Baptisé Big Fund, la structure a déjà soutenu Hua Hong Semiconductor et Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC). Ce sont deux des principales fonderies de semi-conducteurs chinoises chez lesquelles les consultants en portage salarial peuvent prospecter. Le véhicule financier a également déjà bénéficié :

  • Au constructeur de mémoire flash Yangtze Memory Technologies (YMTC) ;
  • À plusieurs petites entreprises.

Remarque : Le portage salarial se différencie du freelancing en matière de calcul de charges, de protection sociale, de démarches administratives…

L’entreprise de base de données Tyanyancha révèle que le plus grand actionnaire porte sur le ministère chinois des Finances. Elle détaille que ce dernier y a octroyé une enveloppe de 60 milliards de yuans, pour 17 % de participation. Avec une participation de 10,5 %, China Development Bank Capital se présente comme l’actionnaire numéro 2. Le fonds d’investissement réunit aussi des investisseurs ayant contribué chacun à 6 % du capital total, parmi lesquels :

  • La Banque des Communications ;
  • La banque centrale chinoise ;
  • La Banque agricole de Chine ;
  • La Banque de construction de Chine ;
  • La Banque industrielle et commerciale de Chine.

Le fonds d’investissement dispose d’un capital de 344 milliards de yuans, qui équivalent à 44,12 milliards d’euros. Il entre maintenant dans sa troisième phase, jugée comme la plus importante jusqu’à présent. Pour l’histoire, le Big Fund I a été déployé en 2014. Pékin l’avait soutenu à hauteur de 138,7 milliards de yuans, soit approximativement 17,7 milliards d’euros. Le Big Fund II est né, pour sa part, en 2019. Il s’appuyait sur un capital de 204 milliards de yuans (près de 26 milliards d’euros).

La Chine ambitionne d’atteindre l’autosuffisance

Le Big Fund III répond à un projet du leader chinois Xi Jinping dans le domaine du semi-conducteur : celui de porter l’Empire du Milieu à l’autosuffisance. La pression que le pays subit sur l’industrie pourrait, de plus, lui ralentir dans la course à l’intelligence artificielle. C’est inadmissible pour le gouvernement chinois. À titre informatif, la Chine représente aujourd’hui, derrière les États-Unis, le deuxième principal contributeur dans ce secteur.

Depuis l’année dernière, le pays a approuvé une quarantaine de modèles d’IA, parmi lesquels 14 LLM. L’IA constitue un marché promis à un assez bel avenir pour l’Empire du Milieu. En témoigne une étude que l’Université de Stanford, à travers l’Institut HAI (Institute for Human-Centered Artificial Intelligence), vient de publier. Elle rapporte qu’un total de 7,76 milliards de dollars d’investissements privés y a été enregistré en 2023. Les entreprises américaines en ont cumulé 67,22 milliards, soit environ neuf fois supérieur. Néanmoins, la Chine demeure le rival le plus impliqué.

L’Empire du Milieu possède plusieurs points forts pour devenir le pays numéro un dans l’industrie de l’intelligence artificielle. L’accès aux données y est notamment facile. Le pays est aussi connu pour sa population à forte maturité numérique. Le résultat du calcul des charges liées à ce domaine devrait être moindre. Afin de développer l’écosystème, la confiance des investisseurs en capital-risque et l’appui étatique apparaissent donc comme un atout considérable.

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