L’autorité britannique de la concurrence (CMA) a initié, il y a peu de temps, une enquête portant sur le marché des services cloud, interrogeant trois géants du secteur : Google, AWS et Microsoft.
L’enquête de CMA, initiée en 2023, couvre plusieurs aspects du marché des services cloud, incluant les barrières techniques et les contraintes liées au changement de fournisseur. Les arguments des grands acteurs enquêtés (Google, AWS et Microsoft) divergent et reflètent leurs positions dominantes dans ce secteur.
Cette enquête vise à évaluer si les pratiques de ces entreprises limitent la concurrence et nuisent aux consommateurs, notamment à travers les frais de transfert, les remises contre engagement, et les restrictions sur l’utilisation des licences.
Google, AWS et Microsoft face à l’enquête de la CMA
Tout comme lors d’une simulation de portage salarial, où il est essentiel de comparer les différentes offres, la CMA cherche à éclairer les choix des utilisateurs de services cloud en mettant en lumière les divergences entre les géants du secteur.
Lors de l’enquête, Google, Microsoft et AWS exprimaient des points de vue assez contradictoires concernant plusieurs sujets cloud. S’agissant du frais de transfert par exemple, Microsoft et Google ont tous deux affirmé que la suppression des « agress fees » se ressentirait sur le coût pour les utilisateurs. Pour AWS, cela signifierait simplement des problèmes de sécurité. Google, pour sa part, justifie ses frais plus élevés par la qualité supérieure de son réseau, un argument clé qui souligne la valeur ajoutée de ses services.
Cependant, en ce qui concerne les remises contre engagement, les trois géants sont d’accord sur un point : sans ce processus, il est complexe de développer des offres. Pour Google, ce système est plus efficace chez AWS et Microsoft au vu de leur part dans le marché. Ces remises permettent aux fournisseurs de mieux prévoir la demande et d’investir dans leurs infrastructures, un point essentiel pour le développement du cloud. Dans le cas où les remises contre engagement sont supprimées, les concurrents trouveront d’autres moyens – a affirmé Google.
Une des thématiques abordées par l’enquête a aussi été le changement de fournisseur et le multicloud. Dans ce contexte, AWS a misé sur d’autres services comme « Kubernetes » afin de donner plus de disponibilité multicloud. Google, quant à lui, est souvent choisi comme fournisseur secondaire dans un environnement multicloud pour des raisons de résilience et de concurrence. Selon toujours Google, Kubernetes reste un choix secondaire en lift & shift, mais reste incontournable en termes de résilience et d’intégration multicloud.
Google et ses confrères s’expriment sur d’autres aspects du système VDI
En participant à l’enquête de la CMA, Google de même que Microsoft et AWS ont aussi répondu à quelques interrogations au sujet d’autres aspects du VDI. Cependant, celle-ci ne se concentre pas uniquement sur le VDI, mais aussi sur des barrières techniques qui influencent l’adoption et la portabilité des services cloud. Ainsi, les trois acteurs principaux du web se sont exprimés sur les barrières techniques liées aux services cloud en premier.
Microsoft souligne, pour sa part, l’importance de concilier l’utilisation de produits spécifiques avec la création d’architectures qui facilitent la portabilité. Aux yeux de Google, les complications pour ses clients viennent de ses concurrents et l’exemple cité est Microsoft. Ce dernier a récemment posé des barrières sur l’utilisation de certains logiciels sur des clouds concurrents. AWS, quant à lui, a mis en avant les défis techniques liés au passage d’un fournisseur cloud à un autre, en soulignant la complexité du multicloud et la portabilité des données entre infrastructures différentes.
Pour la question des licences, AWS montre du doigt les restrictions BYOL de Microsoft. Avis partagé par Google qui réplique en pointant la complexité et le coût de modernisation des systèmes Microsoft. Microsoft, de son côté, justifie ces restrictions par la nécessité de protéger sa propriété intellectuelle et fait valoir que la croissance plus rapide de Linux dans le cloud rend certaines de ces restrictions moins pertinentes pour la majorité des utilisateurs.
À l’exemple de la simulation portage salarial qui reste importante pour les salariés portés, pour Microsoft, c’est la protection de la propriété intellectuelle qui importe. Aussi, pour l’entreprise de Bill Gates, Linux est plus utilisé que Windows dans le cloud. De ce fait, il n’est pas étonnant que le BYOL ne soit pas utilisable sur Windows Server puisque les OS diffèrent et que Microsoft traite avant tout des hardwares spécifiques.
Enfin, d’un point de vue concurrentiel, AWS mentionne dans l’enquête que bon nombre de clients utilisent déjà les services cloud Microsoft. Ainsi, il est difficile pour lui de se faire une place dans le marché. AWS souligne également que la part de marché du cloud reste faible par rapport aux services IT on-premise, ce qui limite son expansion.
Pour Google, le point d’achoppement sont les restrictions de licences, tandis que du point de vue de Microsoft, Google et AWS ont des avantages, notamment leur réputation en IA et data. Google met également en avant que son succès dans le cloud est dû à la qualité de ses services plutôt qu’à son activité publicitaire, répondant ainsi aux critiques sur ses pratiques concurrentielles.
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